Le ministère français des Armées a prévu de commander 130 blindés supplémentaires (38 Jaguar et 92 Griffon) afin de remplacer les chars légers AMX-10 et véhicules de l'avant blindé cédés à l'Ukraine.

La France se prépare ainsi à détenir un parc de 238 Jaguars, décrits comme des engins de reconnaissance et de combat dotés d’un canon de 40 millimètres, contre 200 Jaguar prévus dans une première version de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030.

Le ministère des Armées table sur un total de 1 437 blindés Griffon en 2030, contre 1 345 prévus initialement dans le texte soumis à l'Assemblée nationale, selon la presse française, qui rapporte que fin 2023, l’armée devrait disposer de 60 Jaguar et 575 Griffon.

Le gouvernement financera "hors ressources budgétaires de la LPM le recomplètement de matériels plus anciens cédés à l’Ukraine" afin de "ne pas peser sur le format des armées", lit-on dans l'amendement apporté au projet de loi.

L’examen du projet de la loi de programmation militaire pour la période 2024-2030 a débuté le 9 mai courant, devant la Commission de la défense de l’Assemblée nationale. Le texte de loi devra être présenté en séance dans l’hémicycle à partir du 22 mai.

Interrogé par Anadolu, Emmanuel Dupuy, président de l'Institut de prospective et sécurité en Europe (IPSE) rappelle que la LPM 2024-2030 confirme 413 milliards d’euros de crédits d’équipement.

"Les forces armées françaises se devaient de reconstituer leurs stocks de véhicules blindés multi-rôles Griffon ainsi que les engins blindés de reconnaissance et de combats Jaguar. Ces derniers ne feront que remplacer les AMX-10 RC et les véhicules de l'avant blindé, sensiblement sollicités pour la guerre en Ukraine," explique le président de l'IPSE, interrogé par Anadolu.

"Il en va de la crédibilité de la France, comme nation cadre de la Force de réaction rapide de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), dont le bataillon d’alerte regroupe, désormais, près de 1000 hommes, en Roumanie, dans le cadre de l’Opération Aigle. Ces véhicules blindés, dont le nombre est finalement augmenté (130 véhicules supplémentaires) permettra ainsi à la France, le cas échéant, d’être prête à livrer davantage de véhicules blindés de transport de troupes et de reconnaissance, à l’Ukraine, dans la durée et profondeur de sa contre-offensive, tout en ne dégarnissant pas ses compagnies blindées dans le cadre de la Force interarmées de très haut niveau de préparation (VJTF)", estime le président de l'IPSE.

La presse française rapporte que le parc final de 300 Jaguar et de 1 818 Griffon est dorénavant prévu en 2035, contre 2030, prévu par la première mouture de la loi de programmation militaire.

Source : AA