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- Le 22 Novembre 2024
Des milliers de personnes défilaient lundi soir à Belgrade pour réclamer les démissions de dirigeants politiques et pour protester contre la promotion de la violence dans les médias, quelques jours après deux fusillades qui ont fait dix-sept morts, notamment dans une école. Les manifestants se sont réunis devant le bâtiment du parlement, dans le centre de Belgrade, à l’appel de plusieurs partis d’opposition de droite et de gauche, derrière ce mot d’ordre : « La Serbie contre la violence ».
« Nous avons attendu trop longtemps, nous nous sommes tus trop longtemps, nous avons tourné la tête trop longtemps, a lancé à la foule Marina Vidojevic, une professeure de serbe dans une école primaire. Nous voulons pour tous les enfants, les écoles, les rues, les villages et les villes sûrs. »
Dans leur appel à manifester, des partis d’opposition réclament « l’arrêt immédiat de la promotion de la violence dans les médias et dans l’espace public » et la démission du ministre de l’intérieur et du chef des services de renseignement, accusés d’inaction. Le ministre de l’éducation, Branko Ruzic, a démissionné dimanche en présentant ses condoléances aux familles des victimes d’une « tragédie cataclysmique ».
Plan de désarmement
L’opposition réclame aussi la suppression de programmes de téléréalité faisant « la promotion de la violence, l’immoralité et l’agressivité » et la fermeture de journaux progouvernementaux accusés de diffuser de « fausses informations » dans le but de nuire aux opposants politiques. Plusieurs dirigeants du parti conservateur (SNS) du président Aleksandar Vucic ont accusé l’opposition de « politiser » les deux tueries pour s’en prendre au chef de l’Etat et au pouvoir en place.
La Serbie a été choquée par deux fusillades survenues la semaine dernière en moins de quarante-huit heures. Dans la première, sans précédent dans ce pays des Balkans, un écolier de 13 ans a ouvert le feu, mercredi 3 mai, dans une école du centre de Belgrade, tuant huit élèves et un agent de sécurité. Six autres élèves et une enseignante ont été blessés.
Jeudi, un jeune homme de 21 ans a tué avec un fusil automatique huit personnes et en a blessé quatorze, dans deux villages situés à une soixantaine de kilomètres au sud de Belgrade.
Après ses fusillades, le président serbe a promis de lancer un plan de désarmement à grande échelle. Selon le projet de recherche Small Arms Survey, de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, 39 % des habitants de la Serbie possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d’Europe.
Source : Le Monde avec AFP