Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le bilan de l’attaque survenue le 20 avril courant contre le village de Karma, dans la province du Yatenga, dans le Nord du Burkina Faso, et attribuée à des "individus arborant des tenues des forces armées nationales" est passé de 60 à plus de 100 morts, a annoncé mardi un collectif des survivants.
"A ce jour (mardi), nous ne sommes pas en mesure de dresser un bilan exact, mais selon les survivants, on dénombre plus d'une centaine de morts et plusieurs blessés par balles dont des femmes et des enfants", ont écrit dans une déclaration conjointe Belem Daouda et Belem Salif, respectivement représentant des ressortissants du village de Karma et représentant des rescapés des évènements.
Dans son récit, le collectif des survivants a expliqué que "plusieurs groupes de villageois ont été exécutés sur place, tandis que des blessés qui ont tenté de s'enfuir ont été poursuivis et achevés".
Pour sa part, la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a souligné mardi, dans un communiqué, que des rapports indiquent que le 20 avril, "des hommes armés en uniforme, qui seraient des membres des forces de défense et de sécurité accompagnés d'auxiliaires paramilitaires connus sous le nom de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ont encerclé le village de Karma, dans le nord de la province du Yatenga, et ont tiré au hasard sur des personnes".
"Selon les informations disponibles, au moins 150 civils auraient été tués et de nombreux autres blessés. Les hommes armés ont ensuite pillé les maisons, les magasins et les mosquées", a-t-elle dit.
Trois jours après l'attaque, soit le 23 avril courant, le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya (Nord), Lamine Kaboré, a annoncé que "60 personnes avaient été tuées et qu'une enquête sur l'attaque était en cours".
"Cette enquête doit être rapide, approfondie, indépendante et impartiale et doit déboucher sur des poursuites crédibles, si l'on veut mettre fin à ces violations flagrantes", a déclaré la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.
Elle a appelé toutes les parties au conflit au Burkina Faso à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en s'abstenant de prendre pour cible des civils et des biens de caractère civil. "Le fait de prendre délibérément pour cible des civils ou des personnes qui ne participent pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre", a-t-elle prévenu.
Les parents des victimes ont déclaré qu’ils sont entrés en contact avec les autorités administratives et judiciaires sans suite à part le communiqué du procureur annonçant l’ouverture d’une enquête.
"Nous appelons les autorités à réunir les conditions pour que nous puissions procéder à l'enterrement de nos parents dont les corps gisent toujours dans la nature. Nous exigeons toute la lumière autour de cette affaire", ont-ils lancé.
Le gouvernement burkinabè n’a pas encore communiqué sur les faits.
Source : AA