Russie : en prison, Alexeï Navalny dit être sous la menace du mitard

L'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a affirmé lundi avoir reçu plusieurs avertissements depuis son incarcération, ce qui l'expose à un possible placement en cellule disciplinaire.

Dans un message publié sur son compte Instagram, il a indiqué avoir reçu «six avertissements en deux semaines» dans la prison de Pokrov, à une centaine de kilomètres de Moscou, où il purge une peine de deux ans et demi d'emprisonnement. «Dans les prisons russes, il y a deux principaux types de sanctions: l'avertissement et le placement en cellule disciplinaire. Et avec deux avertissements, on peut t'y envoyer. Et ce truc n'est pas commode : les conditions de détention y sont proches de la torture», a écrit l'opposant. Il publie depuis son incarcération régulièrement des messages sur les réseaux sociaux, et ses avocats refusent de dire comment ceux-ci sortent, Alexeï Navalny n'ayant pas accès à l'internet. Dans cette dernière publication, il explique avoir fait l'objet de «vingt rapports» disciplinaires, notamment pour s'être «levé de son lit 10 minutes» trop tôt ou encore un «refus de participer» aux exercices physiques matinaux obligatoires. Victime d'un empoisonnement à un agent neurotoxique en août dernier, Alexeï Navalny en impute la responsabilité au Kremlin, qui rejette toute implication.

Militant anti-corruption et critique féroce du président Vladimir Poutine, il a été arrêté en janvier, sitôt rentré en Russie de l'Allemagne où il était en convalescence. En février, il a été condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014, que lui-même, les ONG et de nombreuses capitales occidentales jugent politique. La semaine dernière, ses proches ont dit craindre pour sa santé en détention, l'opposant se plaignant de fortes douleurs dans le dos et la jambe droite. L'administration a pour sa part estimé qu'il se trouvait dans un état «satisfaisant». Alexeï Navalny a lui dit être «torturé» par privation de sommeil, assurant être réveillé «huit fois par nuit» lors de contrôles de ses geôliers.

Source : Le Figaro

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