La Banque mondiale prévoit un ralentissement de 3 % des économies de la zone MENA en 2023

La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance des économies du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) à 3 % en 2023, contre les 5,8 % de 2022.

Dans son rapport portant sur les "derniers développements économiques", publié ce jeudi, la Banque a déclaré que l'inflation des prix alimentaires, qui dépasse les 10 %, pèse sur les familles les plus pauvres et que l'impact de l'insécurité alimentaire peut s'étendre aux générations futures.

Le rapport prévoit que les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié de gains inattendus en 2022, subissent un ralentissement de la croissance, "mais il existe toujours un écart important entre les pays à revenu élevé et le reste des pays de la région".

La croissance du PIB réel par habitant, qui est une meilleure alternative pour déterminer le niveau de vie, devrait ralentir à 1,6 % en 2023, contre les 4,4 % de 2022.

"L'inflation des prix alimentaires a un impact dévastateur sur les familles pauvres", a déclaré Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. "Les effets de l'insécurité alimentaire à long terme se feront sentir sur les générations futures et, malheureusement, ils limiteront les perspectives de nombreux jeunes".

"Le coût humain et économique de l'inaction est énorme, et des politiques audacieuses sont nécessaires dans une région où les jeunes représentent plus de la moitié de la population", a ajouté Belhaj.

Ce rapport de la Banque mondiale, publié deux fois par an, a révélé que l'inflation annuelle moyenne des prix des denrées alimentaires était de 29 % dans 16 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord entre mars et décembre 2022.

Ce chiffre était supérieur à l'inflation globale, qui avait augmenté en moyenne à 19,4 %, en glissement annuel, au cours de cette période, contre les 14,8 % enregistrés entre octobre 2021 et février 2022, le mois où la guerre russo-ukrainienne avait commencé.

Le rapport propose des outils politiques qui peuvent aider à atténuer l'insécurité alimentaire avant qu'elle ne dégénère en une crise à part entière, avec des transferts ciblés en espèces et en nature qui peuvent être appliqués immédiatement pour mettre fin à une grave insécurité alimentaire.

En janvier dernier, le Fonds monétaire international avait revu à la baisse ses prévisions de croissance des économies du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à 3,2 % en 2023, contre les 3,6 % prévus en octobre précédent.

L'économie mondiale tente de se remettre des répercussions de la guerre russo-ukrainienne qui a éclaté en février 2022, et qui a entraîné une accélération de l'inflation mondiale à un moment où le monde se remettait des répercussions de la pandémie de coronavirus. Les inquiétudes sont montées d’un cran après la récente crise bancaire, qui a mené à la faillite de plusieurs banques américaines.

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