Kenya : le chef de l'opposition suspend les manifestations prévues lundi

Le leader de l'opposition kenyane, Raila Odinga, a déclaré, dimanche, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale Nairobi, qu'il avait décidé de suspendre les manifestations antigouvernementales prévues lundi.

Le président William Ruto avait auparavant appelé Odinga à mettre fin aux manifestations, qui auraient fait au moins trois morts et plus de 400 blessés, dont quelque 60 membres des forces de l'ordre.

Odinga s’est dit prêt à engager des pourparlers, à la suite de l’appel du président Ruto, tout en avertissant que les manifestations pourraient reprendre dans les jours à venir.

Des milliers de personnes avaient pris part à des manifestations marquées par des violences au cours des deux dernières semaines, pour protester contre l’augmentation du coût de la vie et les fraudes présumées lors du scrutin de l'année dernière.

Un quatrième rassemblement était prévu pour lundi.

William Ruto a affirmé être disposé à céder à l’une des principales revendications de l’opposition, en procédant à une réforme bipartisane de la commission électorale.

Odinga a expliqué qu'il considérait la déclaration du président Ruto comme un "développement positif", ajoutant : "Nous suspendons les manifestations prévues pour lundi, c'est-à-dire demain, le 3 avril 2023".

L'opposition réclame une réforme en profondeur de la commission électorale, y compris des garanties plus solides que le président ne puisse pas intégrer ses partisans au sein de l'organe. Ruto étant en effet accusé d’avoir écarté, début décembre, quatre responsables de la commission électorale qui avaient dénoncé les résultats du scrutin qui l’avait porté au pouvoir.

"Nous sommes d'accord pour qu'un processus parlementaire équilibré, coprésidé par les deux camps, avec l'appui d'experts extérieurs, soit mis en place", a déclaré le chef de l’opposition kenyane, avertissant que si le président ne faisait pas montre d’un "engagement significatif" en ce sens, les manifestations reprendraient dans une semaine.

Odinga a également déclaré que l'opposition interpellerait le gouvernement sur la question de l'augmentation du coût de la vie, qui a mené les manifestants à descendre dans la rue, expliquant que de son point de vue, "dans des moments comme celui-ci, nous devrions revenir aux subventions (...) afin que le coût de la vie puisse baisser".

Après son élection à la tête du pays en 2022, William Ruto a réduit certaines subventions mises en place par son prédécesseur Uhuru Kenyatta.

Il avait indiqué, en février, que son gouvernement ne réintroduirait pas de subventions sur les produits pétroliers et la farine de maïs, comme le réclamait Raila Odinga, déclenchant l’ire de l’opposition et d’une grande partie de la population kenyane.

Source : AA

De la même section Afrique