Kenya : Deuxième semaine de manifestations contre l'augmentation du coût de la vie

La police kényane a fait usage de gaz lacrymogène, lundi, pour disperser les manifestants de l'opposition, en cette deuxième semaine de manifestations contre l'augmentation du coût de la vie dans le pays.

La capitale Nairobi a été le théâtre de batailles rangées entre forces de l’ordre et manifestants, qui ont mis le feu à des pneus et barricadé des routes.

"Nous en avons assez de lutter pour joindre les deux bouts alors que nos dirigeants vivent dans le luxe. Nous exigeons que des mesures soient prises pour permettre de réduire le coût de la vie au Kenya ; le gouvernement ne peut pas nous museler avec des menaces et de la violence. Nous avons le droit de manifester pacifiquement et nous ne nous arrêterons pas tant que nos voix ne seront pas entendues", a déclaré le manifestant Kevin Onyango.

De nombreux Kényans peinent à boucler leurs fins de mois alors que le coût de la vie continue d'augmenter et que les produits de base deviennent de plus en plus chers.

"Nous ne bougerons pas tant que nous n'aurons pas été entendus et que des mesures n'auront pas été prises pour réduire le coût de la vie. Nous insistons pour que le gouvernement nous écoute", a déclaré Janet Odongo, mère de deux enfants.

Les journalistes des médias locaux et internationaux ont également été pris à partie : une bande armée de couteaux les a attaqués et leur a volé leur matériel alors qu'ils couvraient les manifestations de lundi, dans le quartier de Kibera.

Malgré les avertissements du gouvernement sur l'illégalité des manifestations, la participation a été importante dans tout le pays, le chef de l'opposition Raila Odinga défiant la police de l'arrêter.

Le ministre de l'intérieur, Kithure Kindiki, a annoncé que le gouvernement proposerait de nouvelles lois pour réglementer les manifestations. Cette initiative a été critiquée par des personnalités de l'opposition, l'ancienne ministre de la justice Martha Karua mettant en garde le président de la République, William Ruto, contre toute violation de la Constitution.

Le gouvernement s'est vu reprocher un usage excessif de la force contre les manifestants, tandis que les associations de défense des droits de l'homme ont appelé à l'ouverture d'une enquête sur les attaques dont des journalistes ont fait l'objet.

Les manifestations ont dégénéré en violences, tandis que la police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour maîtriser la situation.

Raila Odinga a déclaré que les manifestations se poursuivraient à un rythme hebdomadaire, le lundi ainsi que le jeudi, jusqu'à ce que leurs revendications soient prises en compte.

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