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- Le 22 Novembre 2024
Le président italien Sergio Mattarella, a plaidé, jeudi, pour un développement économique et une protection de l’environnement évoluant de concert
Mattarella effectue une visite d'État de quatre jours au Kenya, du 13 au 16 mars, et ce pour son sixième déplacement en Afrique subsaharienne. L’agence de presse officielle italienne Ansa, rappelle ainsi que le président italien s'est déjà rendu au Cameroun, en Éthiopie, en Zambie, au Mozambique et en Angola, durant ses deux mandats.
L’Ansa rapporte également que Sergio Mattarella a tenu des discussions bilatérales avec le président du pays, William Ruto, ainsi que des responsables kenyans, visant à stimuler les opportunités de commerce et d'investissement et à promouvoir le développement de secteurs clés tels que les ressources hydriques, l'agriculture et le tourisme.
Jeudi matin, dernier jour de la visite, Sergio Mattarella s'est rendu à l'Université de Nairobi, où il a été accueilli par le recteur Vijoo Rattansi et le vice-recteur Stephen Kiama.
Lors de son intervention devant un parterre d'étudiants, Mattarella a insisté sur l'urgence climatique, soulignant que l'on ne peut se soustraire à la réalité, car "la réduction des émissions dans les délais et de la manière indiqués par la communauté scientifique est une obligation incontournable, qui concerne tout le monde".
"Nous ne pouvons pas nous laisser bercer par l'illusion de poursuivre d'abord des objectifs de développement économique et d'aborder ensuite les questions environnementales", a déclaré le président italien.
"Nous n'aurons pas de deuxième occasion", a-t-il souligné, précisant qu'il est difficile de savoir si tout ce qui a été fait et est fait pour protéger l'environnement est suffisant. Et d’expliquer : "Dans certains segments de la société et dans certains pays, a-t-il expliqué, le sentiment profond de l'urgence et de la nécessité d'une action résolue fait défaut".
"Or, nous sommes tous conscients de l'impact des activités humaines sur l'environnement et le climat, il suffit de penser à la déforestation qui a caractérisé le développement de tant de régions en Europe", rappelle-t-il.
Mattarella cite ensuite l'un des derniers écrits de l'archevêque et prix Nobel Desmond Tutu : "Être les gardiens de la création n'est pas un titre vain ; cela exige d'agir et avec toute l'urgence que la situation requiert".
Et le président d'ajouter : "Je suis fermement convaincu que sur cette question, comme sur beaucoup d'autres, l'Afrique et l'Europe peuvent et doivent assumer ensemble un rôle de premier plan. La coopération entre l'Europe et l'Afrique - dont l'avenir est commun - est cruciale pour promouvoir des objectifs ambitieux".
"Nous sommes animés par la même volonté de promouvoir un nouvel humanisme, qui place l'homme et son aspiration à vivre dignement dans des sociétés plus équitables, plus inclusives et plus viables, au centre des préoccupations, tant au niveau national qu'au niveau international", explique-t-il.
Et de poursuivre : "L'Afrique joue un rôle essentiel dans la réussite des stratégies de décarbonation de la planète. La production d'énergie propre et sa distribution efficace sont fondamentales pour le développement de l'Afrique, comme l'indique la stratégie climatique de l'Union africaine".
"Dans le cadre de l'intensification des relations, l'Italie et l'Union européenne comptent sur le dialogue avec les pays, tels que le Kenya, avec lesquels il est possible de construire un partenariat fondé non seulement sur la convergence vers des intérêts communs, mais aussi sur des valeurs partagées. Telles que la promotion des valeurs démocratiques, l'attention portée à la croissance et au développement des jeunes générations, ainsi que la protection des biens communs mondiaux, à commencer par celui, extrêmement précieux, de l'environnement", a-t-il ajouté.
Le président italien cite ainsi Wangari Maathai, ancienne Ministre de l'Environnement kenyane et lauréate du prix Nobel de la paix en 2004, qui a déclaré : "il ne peut y avoir de paix sans développement ; et il ne peut y avoir de développement sans une gestion durable de l'environnement dans un espace pacifique et démocratique", des propos dans lesquels Mattarella dit "se reconnaître pleinement".
Le Kenya, pays clé du continent africain, tant sur le plan géopolitique qu'économique, compte 50 millions d'habitants avec une population urbaine jeune et éduquée, et constitue, selon le président italien "un modèle", en raison de sa stabilité politique et de son dynamisme économique.