L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé que l'enrichissement d'uranium "sans précédent" de l'Iran, jusqu'à 83,7 %, est une "escalade très dangereuse".

C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint, rendu public par les trois pays, sur le site Web du gouvernement britannique.

Dans le communiqué, les trois pays ont exprimé leur "sérieuse préoccupation concernant les récentes activités d'enrichissement d'uranium de l'Iran".

"L'Iran a apporté un changement substantiel à la configuration de certaines de ses centrifugeuses, sans en informer l'Agence (AIEA) à l'avance. Ces centrifugeuses produisent de l'uranium hautement enrichi jusqu'à 60 % et sont situées à l'usine d'enrichissement de Fordow", indique le communiqué.

Les trois pays ont également exprimé leur "grave préoccupation" au sujet des récents échantillons prélevés dans l'installation de Fordow, qui ont montré la présence de particules d'uranium enrichi à 83,7 %.

Le communiqué a rappelé que "la production d'uranium hautement enrichi par l'Iran à l'usine d'enrichissement de Fordow comporte des risques importants liés à la prolifération et est sans aucune justification civile crédible".

Le communiqué appelle l'Iran "à coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique pour fournir des explications techniquement crédibles sur l'origine de ces particules".

"Cet enrichissement sans précédent de l'uranium jusqu'à 83,7 % est une escalade très dangereuse", a ajouté la même source.

"L'Iran utilise toujours une configuration qui lui permet de produire rapidement des matériaux hautement enrichis à des niveaux supérieurs à 60 %, comme en témoigne la présence de particules d'uranium enrichi jusqu'à 83,7 %", indique le communiqué.

Les pays européens ont exhorté l'Iran à "arrêter immédiatement ses activités et inverser l'escalade nucléaire" et à traiter en toute transparence avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Un rapport publié la semaine dernière par l'Agence internationale de l'énergie atomique a révélé que des inspecteurs de l'AIEA avaient détecté des particules d'uranium enrichi à 83,7 % sur le site nucléaire secret de Fordow.

Il est probable que le rapport trimestriel secret distribué par l'Agence internationale de l'énergie atomique aux États membres alimente les tensions entre l'Iran et l'Occident à propos du programme nucléaire de Téhéran.

Des diplomates d'Iran, des États-Unis et de 5 autres pays négocient depuis des mois un accord, dans la capitale autrichienne Vienne, afin de réimposer des restrictions sur le programme nucléaire iranien, en échange de la levée des sanctions économiques que l'ancien président américain Donald Trump avait remis en vigueur, suite au retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire en mai 2018.