La signature a eu lieu à Juba, dans le cadre du démarrage des négociations de paix entre le Mouvement populaire et le gouvernement soudanais.

Le chef du Conseil de la souveraineté soudanaise, Abdel Fattah Al-Borhan, et le président du Mouvement populaire du Nord, Abdelaziz Al-Hilu, ont signé dimanche l'Accord de principe dans le cadre du démarrage des pourparlers de paix entre les deux parties.

La cérémonie de signature a eu lieu dans la capitale, Juba, en présence du président de l'Etat du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, le parrain des négociations de paix soudanaises, selon la télévision officielle du Soudan.

Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, Al-Borhan et Al-Hilu sont actuellement au Soudan du Sud pour signer l'accord, précisant que la durée de la visite n'a pas encore été annoncée.

Le texte de l'Accord, que l'Agence Anadolu a pu examiner, dispose ''l'établissement d'un État fédéral, démocratique et civil au Soudan, qui garantit la liberté de culte et la liberté religieuse pour tout le peuple''.

L'Accord stipule aussi le non interventionnisme de l'État dans les questions d'appartenances religieuses du peuple et qu'il soit impartial en ce qui concerne les affaires religieuses et les questions de croyance et de conscience. L'État devra garantir et protéger également la liberté de religion et les pratiques religieuses, à condition que celles-ci soient garanties dans la constitution.

''Le Soudan devrait avoir une seule armée nationale professionnelle, opérant selon une nouvelle doctrine militaire unifiée, et devrait s'engager à protéger la sécurité nationale conformément à la Constitution, dans la diversité et la pluralité soudanaise, et sa loyauté va uniquement à la patrie et non pas à un parti ou à un groupe'', précise l'Accord.

Par ailleurs, les deux parties ont convenu "d'arrangements transitoires qui comprennent les délais, les fonctions, les mécanismes, les budgets, ainsi qu'un cessez-le-feu permanent, et ce, dans le cadre du règlement global du conflit au Soudan".

Le 3 mars, Al-Borhan a discuté avec Al-Hilu à Juba du processus de paix, lors d'une première rencontre du genre entre les deux parties.
En septembre dernier, le Premier ministre soudanais Abdullah Hamdok et Al-Hilu ont signé, à Addis-Abeba, l'Accord de principe pour atténuer les susceptibilités autour des relations entre l'État et la religion et le droit à l'autodétermination.

Le Mouvement populaire affronte les forces gouvernementales soudanaises depuis juin 2011 dans les Etats du Kordofan du Sud et du Nil Bleu.
Le gouvernement a, en effet, signé un accord de paix à Juba le 3 octobre 2020, avec le Front révolutionnaire, en présence des mouvements armés et dans l'absence du Mouvement populaire et le Mouvement de libération du Soudan dirigé par Abdul Wahid Nur, actuellement actif Darfour.

L'instauration de la paix au Soudan est l'un des dossiers les plus importants sur la table du Premier ministre Abdallah Hamdok, qui dirige le premier gouvernement depuis le changement de régime en avril 2019, lorsque le commandement de l'armée a évincé Omar al-Bachir de la présidence, sous la pression des mouvements de protestation populaire.
* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni.

Source : AA