Algérie: 55 ONG arabes et africaines dénoncent la dissolution de la ligue pour la défense des droits de l'homme

Cinquante-cinq organisations de la société civile arabes et africaines ont dénoncé, ce mercredi dans un communiqué commun, la dissolution de la plus ancienne ligue de défense des droits de l'homme en Algérie. Il s'agit de la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), dont les dirigeants, ont appris, en janvier dernier, que leur organisation fondée en 1985 a été dissoute sur décision d'un tribunal administratif qui a traité, en septembre 2022, une plainte du ministère algérien de l'intérieur.

Les dirigeants de la LADDH ont affirmé "qu'ils n'étaient pas au courant de l'existence de cette plainte, comme ils n'ont pas été convoqués au procès qui s'est déroulé en catimini". Dans le communiqué, les ONG signataires ont exprimé leur "solidarité avec la LADDH".

"Les organisations et associations de défense des droits de l'homme soussignées, fortes de leur foi en les droits des êtres humains et des peuples à la liberté, à la justice, à la dignité et à la libération de toute forme d'exploitation, de tyrannie et d'oppression, déclarent leur entière solidarité avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme et ses militants. Cette organisation de défense des droits de l'homme, fondée en 1985 par des militants des droits de l'homme, a joué un rôle actif et de principe dans la lutte contre les violations des droits des citoyens algériens et en solidarité avec les luttes des peuples pour leurs droits et libertés", a précisé le communiqué.

Les signataires, à savoir des organisations de Tunisie, du Maroc, de la Mauritanie, de Libye, d'Égypte, du Soudan, de Jordanie, d'Irak, de la Palestine, du Yémen, de Syrie et d'autres ONG de défense des droits de l'homme en Afrique, ont dénoncé également la dissolution de la ligue algérienne. "Cette dissolution arbitraire est en contradiction flagrante des conventions et traités internationaux ratifiés par l'Etat algérien et qui garantissent le droit d'organisation et le droit à la liberté d'expression", a ajouté le communiqué.

Ces ONG ont appelé "les autorités algériennes à considérer leur décision arbitraire de dissoudre la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme et le respect des libertés individuelles et publiques, au premier rang desquelles la liberté d'opinion et d'expression et le droit de former des associations". "Il est également du devoir des autorités algériennes de protéger les femmes défenseurs des droits humains plutôt que de les réprimer", a souligné le même document.

Source : AA

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