RDC : dix civils tués dans une attaque contre un camp de déplacés en Ituri

Des miliciens ont attaqué un site de déplacés dans le nord-est de la République démocratique du Congo, faisant dix morts, selon un premier bilan des autorités locales dans la province de l’Ituri.

Vers 2h (01h GMT), des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont attaqué le site de Plaine Savo qui regorge de quelques centaines de personnes ayant fui les violences des groupes armés.

« Le bilan provisoire est de dix personnes tuées et d’innombrables blessés », a déclaré à Anadolu, Ndalo Budz, président de de l’association des déplacés dans ce site

« Ils ont opéré comme s’ils ne craignaient absolument rien », a-t-il regretté alors que « l’armée et les Casques bleus de l’ONU sont basés à 3 kilomètres » du site.

Richard Dhedha, responsable de la chefferie de Bahema Badjere, dont relève le site de déplacés, a confirmé l’attaque « brutale et barbare » des Codeco ayant entraîné la mort de « plusieurs personnes dont 5 enfants, un adolescent et une femme parmi les victimes ».

Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri, a confirmé l’attaque auprès d'Anadolu sans se prononcer sur le bilan.

Dans la matinée, de violentes manifestations ont éclaté dans la localité contre les Casques bleus à trois kilomètres de la plaine Savo.

Ce site avait déjà été attaqué par les miliciens Codeco en février dernier. Les miliciens avaient tué au moins 62 personnes et en ont blessé plus de 40 autres.

Née dans la fièvre des tensions entre des ethnies en Ituri, vers 2017, la milice Codeco est accusée d’une salve de massacres dans la province de l’Ituri. Ses victimes se comptent chaque année par centaines, selon l’ONU, d’après la société civile.

La milice est accusée d'avoir massacré essentiellement des membres des communautés Hema et autres que ceux de la communauté Lendu qu’elle prétend protéger.

Riche en or, l’Ituri est placé sous état de siège depuis la mi-2021 par le président Félix Tshisekedi pour tenter d’enrayer la violence des groupes armés.

Cette mesure vantée par les autorités mais critiquée par les organisations indépendantes a consacré la gestion de la province, des territoires et son chef-lieu Bunia par des officiers supérieurs de l’armée et de la police.

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