Un opposant équato-guinéen portant la nationalité espagnole serait mort en détention, a-t-on appris de sources médiatiques, lundi.

« Julio Obama Mefuman, 51 ans, citoyen espagnol, opposant au régime de Teodoro Obiang Nguema, incarcéré dans une prison de Guinée équatoriale depuis 2020, est décédé dans un hôpital de Mongomo », a rapporté le journal espagnol "El País".

Selon ce journal, le décès de cet opposant dans la prison d'Oveng Azem (Mongomo), située dans l'est du pays a été confirmé par « des sources officielles espagnoles ».

El País a relevé que l’opposant « Obama a été kidnappé et torturé par de hauts responsables de ce pays, selon une enquête judiciaire de la Cour nationale ».

"El Periódico de España", un autre journal espagnol, a rapporté que le parti politique d'Obama, « le Mouvement pour la libération de la Guinée Equatoriale, a souligné qu'il était mort des suites de la torture qu'il a subie et a exhorté le gouvernement espagnol à rompre ses relations avec le gouvernement équato-guinéen.

Le même journal a indiqué dans un article, dimanche, que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de la Guinée Equatoriale, « a indiqué qu'il prenait les mesures nécessaires après la mort d'Obama par l'intermédiaire de l'ambassade d'Espagne à Malabo et du consulat à Bata ».

Dans un tweet dimanche, l’opposant équato-guinéen, Andrés Esono Ondo, du parti équato-guinéen CPDS (Convergence pour la démocratie sociale), a indiqué que « la mort de Julio Obama à la prison d'Oveng Azém est confirmée ».

Selon Andrés Esono Ondo, « Obama était un citoyen espagnol et le gouvernement de la Guinée Equatoriale doit ouvrir une enquête internationale pour clarifier ce qui s'est passé et permettre à tous les prisonniers d'être visités par leurs familles ».

Les autorités équato-guinéennes n'ont pas commenté le décès de cet opposant jusqu'à lundi matin.

Pour rappel, c’est le 15 novembre 2019 que quatre opposants au régime Obiang, tous résidant en Espagne et dont deux jouissent de la nationalité de ce pays, Feliciano Efa Mangue et Julio Obama Mefuman, avaient été « portés disparus » quelques jours après leur arrivée au Soudan du Sud, « enlevés et transférés en Guinée Equatoriale », s'alarmait le 8 janvier 2020 Amnesty international dans un communiqué.

Les quatre étaient membres du Mouvement pour la Libération de la Troisième République de Guinée équatoriale (MLGE3R), un mouvement politique d'opposition en exil en Espagne.

MM. Efa Mangue et Obama Mefuman ont été condamnés en mars 2020 à Malabo à 90 et 60 ans de prison respectivement, pour avoir participé à une « tentative de coup d'Etat » contre le président Obiang en décembre 2017.

En début de cette année, l’Audience nationale espagnole, l’une des plus hautes juridictions du pays, a mis en examen trois personnalités politiques de poids de la Guinée Equatoriale pour « terrorisme » et « torture » contre M. Mefuman et ses coaccusés.

Il s’agit de Carmelo Ovono Obiang, l'un des fils du dirigeant Teodoro Obiang et chef du service de sécurité à l’extérieur, de Nicolas Obama Nichama, responsable de la sécurité intérieure, et d'Isaac Nguema Endo, directeur général de la sécurité présidentielle.