Daech revendique l'attentat contre une église dans l’Est de la RDC

Le mouvement terroriste Daech a revendiqué, lundi, l’attentat ayant visé des chrétiens dans une paroisse protestante située dans la cité de Kasindi, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), à la frontière avec l’Ouganda.

Se présentant sous le label de la « province d'Afrique centrale (ISCAP) », Daech a revendiqué via son agence de propagande, Amaq, l’explosion meurtrière dans une église pentecôtiste de Kasindi, dimanche, lors d’un culte des baptêmes et d’évangélisation.

Daech affirme que ses combattants ont posé et fait exploser un engin piégé, faisant « des dizaines de chrétiens tués et blessés ». Il a menacé de mener de nouvelles attaques.

Dans sa note, le mouvement terroriste a donné un bilan de 17 morts et 20 blessés alors que les autorités politico - militaires ont fait état de 10 morts et 39 blessés.

Le porte-parole de l'opération militaire ougandaise en RDC, Bilal Katamba, a évoqué 16 morts et 20 blessés.

Les autorités ont admis aux arrêts un sujet kenyan suspecté d’avoir participé à l’attentat.

Plusieurs réactions

L’église protestante congolaise a dénoncé un acte « lâche et méprisable » alors que le Président Félix Tshisekedi se disant « Très attristé par ce crime odieux » a rassuré que les coupables « seront poursuivis, arrêtés, jugés et sévèrement punis ».

Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, estime dans un communiqué que « la nation entière doit se lever pour exiger le retour de la sécurité dans les provinces en conflit et mettre fin à la culture de l'impunité qui alimente la répétition des atrocités contre les populations civiles ».

Les autorités ont accusé les forces démocratiques alliés (ADF), rebelles d'origine ougandaise, actifs dans le nord de la province du Nord-Kivu depuis trois décennies et au sud de l'Ituri, depuis cinq ans. Ils figurent parmi les plus sanglants parmi plus de 100 groupes armés présents dans l'est de la RDC.

Un rapport du groupe d'experts de l’ONU datant de décembre note que les ADF « ont poursuivi leur expansion géographique » en RDC. Ils ont tué depuis avril 2022 plus de 370 civils et enlevé 374 personnes, pillé et incendié des centaines de maisons et détruit et pillé des centres de santé, principalement à la recherche de fournitures médicales.

Ces victimes s’ajoutent aux milliers d’autres déjà tuées depuis 2014 dans la région de Beni.

L’ADF est visé par des opérations des armées congolaise et ougandaise depuis fin 2021.

Il a prêté allégeance à Daech depuis 2019.

De la même section Afrique