Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, écroué depuis mi-janvier pour des faits présumés de "tentative de déstabilisation des institutions" sous le régime de Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté mardi, pour des raisons similaires alors qu’il avait été remis en liberté provisoire, seulement le 15 décembre courant dans le premier dossier, a annoncé mercredi en soirée le Parquet militaire burkinabè dans un communiqué.
Le Parquet militaire a expliqué dans son communiqué que les premiers éléments de l'enquête révèlent que des militaires en collusion avec des civils étaient en train de préparer "une déstabilisation des institutions de l'Etat" et que "l'adjudant-chef Neboa Charles et le Sergent Traoré Adama sont cités comme faisant partie du groupe selon le dénonciateur".
"Ce groupe serait en contact avec l'Unité «Mamba vert du Lieutenant-colonel Zoungrana Emmanuel », et projetait de lancer des attaques simultanées sur la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), la Maison d'Arrêt et de Correction des Armées (MACA), où était détenu préventivement cet officier supérieur pour d'autres faits similaires, et la résidence du Chef de l'Etat", a noté le Parquet précisant que selon ses sources "des renforts étaient attendus d'éléments d'autres unités".
La justice militaire burkinabè a souligné que l’enquête diligentée a permis à ce jour d'entendre et de confronter plusieurs personnes, témoins et mis en cause, alors que deux mis en cause sont en fuite.
Des déclarations recueillies, il ressort de "façon constante" que leur entreprise était planifiée par interactions physiques lors des visites ou téléphoniques, avec le Lieutenant-Colonel Zoungrana Emmanuel depuis la prison militaire, lieu de sa détention, selon le Parquet qui précise que le 09 novembre 2022 lors de fouilles de routines dans les cellules des détenus, un téléphone portable a été retrouvé en possession du Lieutenant- Colonel Zoungrana.
"Pour certains membres de ce groupe (qui préparait le putsch) le Lieutenant-Colonel Zoungrana Emmanuel serait l'homme de la situation après les évènements du 30 septembre 202, et leur action se voulait de le porter à la tête de l’Etat. Pour d'autres c'était pour le libérer de la prison militaire", a relaté le Parquet militaire.
Zoungrana avait été interpellé le 14 janvier dernier et incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca), pour "tentative de déstabilisation des institutions de l'Etat". Il a bénéficié d’une liberté provisoire le 15 décembre courant.
"En vue de la manifestation de la vérité, le Lieutenant-colonel Zoungrana était interpellé ce 27 décembre 2022, à son domicile à Pabré, non sans résistance et propagande sur la toile, alors même qu'il bénéficiait d'une liberté provisoire dans la première affaire", a expliqué le Parquet.
Dans une vidéo publiée peu avant son arrestation, Zoungrana avait déclaré qu’il était victime de règlement de compte de la part de ses détracteurs qui veulent salir son image et l’écarter de la vie politique.
La situation socio-politique du Burkina Faso est marquée par une dégradation sans précédente au plan sécuritaire sur fonds d’attaques terroristes depuis 2015 et une récurrence des coups d’Etat.
Le 24 janvier 2022, alors que le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré entamait la deuxième année de son second mandat, il a été renversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, taxant d’"inefficace" la gestion de la situation sécuritaire de Kaboré.
Huit mois après, Damiba a été à son tour renversé le 30 septembre dernier, par le capitaine Ibrahim Traoré qui l’a accusé d’avoir opéré des choix hasardeux sur le plan sécuritaire.