Le Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran (CGRI) a déclaré qu'il avait démantelé, dimanche, un "réseau organisé" ayant des liens avec les services de renseignements britanniques, et arrêté sept personnes, dont des binationaux.

La division des relations publiques du CGRI dans la province de Kerman, dans le sud-est du pays, a déclaré, dans un communiqué, que ces sept personnes étaient "à la tête des protestations" dans la plus grande province du pays.

Désignant le réseau démantelé sous le nom de "Zagros", le communiqué indique qu'ils ont agi "sous la direction directe d'éléments basés en Angleterre" et qu'ils étaient impliqués dans "la mise en œuvre de conspirations subversives" pendant les manifestations actuellement en cours.

L'Iran a été le théâtre de vastes mouvements de protestation ces derniers mois, déclenchés par la mort en détention de la jeune Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée par la police des mœurs du pays à la mi-septembre.

Selon les autorités iraniennes, au moins 200 personnes ont perdu la vie au cours de ces mois de violences, bien que les groupes de défense des droits de l'homme basés à l'étranger aient estimé le nombre de victimes à plus de 450.

Les pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, ont imposé une série de sanctions relatives aux droits de l'homme à l'Iran, accusant les responsables iraniens de "répression et d'actes de brutalité à l'encontre des manifestants antigouvernementaux".

Pour sa part, Téhéran a accusé ces pays d'avoir "attisé les troubles" dans le pays ces derniers mois, en soutenant ce que le gouvernement qualifie d'"émeutes".

"Lors de l'opération contre ce réseau, sept de ses principaux éléments et dirigeants à l'intérieur du pays, qui étaient impliqués dans la planification, la mise en œuvre, la production de contenu et les actions sur le terrain lors des récentes émeutes, ont été arrêtés", indique le communiqué du CGRI.

Celui-ci affirme que le réseau, par le biais d'agents à l'intérieur de l'Iran, avait "comploté pour renverser le gouvernement".

Selon le communiqué, certaines des personnes arrêtées sont titulaires d’une "double nationalité" et prévoyaient de fuir le pays avant d'être appréhendées.

Lundi, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que ces arrestations reflétaient le "rôle destructeur" assumé par le Royaume-Uni dans les manifestations qui secouent actuellement l’Iran.

Interrogé sur ces arrestations, le porte-parole du ministère, Nasser Kanaani, a déclaré : "Certains pays, notamment celui que vous avez mentionné (le Royaume-Uni), ont eu un rôle peu constructif concernant les récents développements en Iran."

Les autorités iraniennes avaient précédemment arrêté certains ressortissants français, les accusant de s'être livrés à des activités d'espionnage pour le compte des services de renseignement français. Paris a toutefois démenti cette allégation.

Les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux se sont aggravées depuis le déclenchement des manifestations dans tout le pays, qui seraient les plus violentes que l'Iran ait connues depuis la révolution de 1979.