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Le rapport de la commission Duclert remis vendredi au chef de l’Etat souligne la responsabilité accablante de la France et de François Mitterrand, alors président, dans le génocide des Tutsi, en 1994.
« Une avancée considérable dans la compréhension et la qualification de l’engagement » de la France au Rwanda. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a salué le rapport de la commission Duclert sur le rôle de Paris dans le génocide des Tutsi au Rwanda, dont les conclusions ont été révélées par Le Monde vendredi 26 mars. Le chef de l’Etat « encourage » par ailleurs « la poursuite du travail de connaissance et de mémoire sur le génocide des Tutsi », avec l’ouverture « dans les jours qui viennent » des « deux principaux fonds d’archives » sur ce dossier.
Emmanuel Macron avait demandé il y a deux ans à une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert de se pencher sur cette question hautement politique qui empoisonne les relations entre Paris et Kigali depuis vingt-sept ans. S’il écarte la qualification de complicité de génocide, leur rapport souligne la « responsabilité accablante » de la France et l’aveuglement de François Mitterrand, président de la République au moment de ce génocide qui a causé la mort de 800 000 Tutsi en 1994.
La France, où ont trouvé refuge nombre de personnes suspectées d’avoir participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, « poursuivra ses efforts » contre « l’impunité » des responsables de crimes de génocide, a ajouté M. Macron. « Nous espérons que ce rapport pourra mener à d’autres développements dans notre relation avec le Rwanda » et que, « cette fois, la démarche de rapprochement pourra être engagée de manière irréversible », a encore précisé la présidence.
Le Rwanda s’est félicité vendredi de la publication du rapport, qui constitue « un pas important vers une compréhension commune du rôle de la France », dans un communiqué du ministère des affaires étrangères. « Un rapport d’enquête commandé par le gouvernement rwandais en 2017 sera publié dans les semaines à venir, dont les conclusions compléteront et enrichiront celles de la commission Duclert », ajoute le ministère dans ce court texte.
Dans la foulée de la remise du rapport, plusieurs personnalités politiques françaises ont également réagi. Le député européen Raphaël Glucksmann a estimé que la responsabilité de l’Etat français et de François Mitterrand constituait le « pire scandale de la Ve République ».
M. Glucksmann avait été pris dans une controverse avec d’anciens ministres socialistes lors des élections européennes de 2019, pour ses propos sur l’attitude de François Mitterrand avant et après ce massacre. « Petit à petit, la vérité va s’imposer et c’est un moment important pour la France : une nation se grandit à éclairer les zones les plus sombres de son histoire », a-t-il réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Ancien ministre de l’action humanitaire (1992-1993) sous la présidence de François Mitterrand, Bernard Kouchner a lui déclaré à l’AFP : « Je n’ai pas encore lu le rapport mais aveuglement est un bon mot. [Les dirigeants français] avaient tous les moyens de se renseigner sur ce qu’il se passait. Ils ne l’ont pas fait. »
Source : Le Monde avec AFP