Libye : L'affaire Lockerbie est close depuis la conclusion de l'accord

Le conseiller à la Sécurité nationale libyen, Ibrahim Abu-Shnaf, a déclaré, dimanche soir, qu'aucune nouvelle revendication ne saurait être formulée dans l'affaire Lockerbie, après la conclusion de l'accord.

C'est ce qui ressort d'une déclaration publiée par Abu-Shnaf, après que les autorités écossaises ont révélé, dimanche matin, que le Libyen "Abu Agila Mohammed Masoud Khair al-Muraimi, soupçonné d'être à l'origine de l'attentat de Lockerbie, est actuellement en détention aux États-Unis."

Confirmant la détention d'Al-Muraimi, sans révéler les modalités de son transfert aux États-Unis, le ministère américain de la Justice a déclaré, dans un communiqué publié dimanche, qu'"un ancien responsable des services de renseignement libyens, soupçonné d'avoir fabriqué la bombe qui a été utilisée pour faire exploser un avion américain au-dessus du village de Lockerbie en 1988, est en détention aux États-Unis et devrait comparaître devant un tribunal fédéral", selon le site américain Al-Hurra.

Le village écossais de Lockerbie a été le théâtre de l'explosion et du crash d'un avion américain en 1988, tuant les 259 passagers ainsi que 11 autres habitants du village.

Les médias libyens avaient rapporté, à la mi-novembre, que Abu Agila Mohammed Masoud Al-Muraimi avait été "enlevé à son domicile à Tripoli".

"Après l'annonce par les États-Unis de la capture du citoyen Abu Agila al-Muraimi, nous rappelons aux responsables américains leurs engagements et les mesures légales adoptées dans le cadre du règlement de ladite affaire de Lockerbie", a déclaré Abu-Shnaf.

"L'accord de règlement avec la Libye (...) prévoit qu'après le versement de fonds et de compensations (aux familles des victimes), aucune nouvelle action ne peut être engagée pour des actes commis par l'une des deux parties contre l'autre avant la date de l'accord", peut-on lire dans la déclaration du responsable libyen.

Et de préciser : "Les États-Unis se sont engagés, conformément à l'accord, à garantir la souveraineté et l'immunité diplomatique à la Libye, et à ce que les familles des victimes ne reçoivent aucune compensation du fonds commun désigné à cet effet, tant que cette immunité n'aura pas été garantie."

Le conseiller à la Sécurité nationale libyen a ajouté que "le Congrès américain a également adopté, en août 2008, la loi n° 110/30 soumise par le Représentant et Président (américain) actuel, Joe Biden, qui dispose que les biens et les individus libyens concernés par cette affaire sont à l'abri de toute saisie ou de toute autre procédure judiciaire."

Et Abu-Shnaf de conclure : "L'ancien président américain George W. Bush a promulgué en 2008 un décret présidentiel dans lequel il s'engageait à ce que son pays mette un terme à toute action future et classe toute procédure engagée par les familles des victimes, que ce soit devant des tribunaux nationaux ou étrangers."

Au terme d'une crise politique de plusieurs années entre la Libye et les États-Unis, un ressortissant libyen du nom d'Abdel Basset al-Megrahi (décédé le 20 mai 2012) a été reconnu coupable de cet attentat en janvier 2001, incitant le régime de Mouammar Kadhafi à accepter un règlement à l'amiable en 2008 et à verser plus de deux milliards de dollars aux familles des victimes afin de mettre un terme à cette affaire.

Source : AA

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