RDC : flambée de choléra dans les camps de déplacés de guerre (MSF)

L’organisation médicale et humanitaire internationale Medecins sans frontières (MSF) a alerté, jeudi, sur une flambée de choléra dans les camps de déplacés de guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo où les Nations Unies ont dénombré près de 300 000 déplacés à la suite des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23.

« En l’espace d’une dizaine de jours, le nombre de cas de choléra a augmenté de façon préoccupante dans le territoire de Nyiragongo. Entre le 26 novembre et le 7 décembre, 256 patients ont été admis au centre de traitement du choléra mis sur pied par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) à Munigi, dont un tiers sont des enfants de moins cinq ans », a déclaré l’organisation dans un communiqué dont l’Agence Anadolu dispose d’une copie.

Depuis fin octobre, des dizaines de milliers de personnes fuyant les combats entre l'armée congolaise et le M23 ont rejoint celles déjà présentes depuis des mois dans les sites de déplacés du territoire de Nyiragongo, à quelques kilomètres seulement au nord de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

« La situation humanitaire sur place ne fait que se dégrader et plus de 177 000 personnes déplacées viennent désormais s’ajouter aux communautés hôtes, dans des conditions désastreuses, à la merci des intempéries et des épidémies », alerte MSF.

« Vu le manque de nourriture, d’abris, de latrines et de douches, tous les ingrédients sont réunis pour une catastrophe sanitaire », s’inquiète Simplice Ngar-One, coordinateur de projet pour MSF.

« Depuis juillet, nous alertons sur les risques sanitaires, y compris épidémiques, pour les communautés déplacées dans le territoire de Nyiragongo. Les nouveaux déplacements massifs depuis la fin du mois d’octobre sont venus s’ajouter à une situation déjà extrêmement précaire et qui s’est logiquement encore détériorée », a indiqué Simplice Ngar-One.

Pour l’organisation, l’augmentation des cas de choléra ces derniers jours est d’ailleurs un indicateur de plus de la détérioration de la situation et du manque criant d’assistance humanitaire.

« Ce que nous redoutions est en train de se produire : les cas de choléra se multiplient à cause de la promiscuité et des conditions de vie dégradées dans les sites informels de déplacés », explique Dr Alain Bishikwabo Irenge, responsable médical du centre de traitement du choléra à Munigi, cité dans le même texte.

Le choléra est une maladie extrêmement virulente qui peut provoquer une diarrhée aqueuse aiguë sévère.

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), les symptômes apparaissent entre 12 heures et cinq jours après l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Touchant les enfants comme les adultes, la maladie peut tuer en l’espace de quelques heures si aucun traitement n’est administré.

Avec des milliers de cas chaque année, le choléra est endémique en République démocratique du Congo où les autorités la considèrent comme un problème majeur de santé publique.

La maladie est récurrente faute notamment d’accès à l’eau potable pour près de 3/4 de la population.

Depuis le début de l'année, 6 692 cas suspects de choléra dont 107 décès (létalité de 1,6%) ont été rapportés dans 54 zones de santé appartenant à 11 provinces du pays, selon le tableau de suivi de l’épidémie en RDC.

Source : AA

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