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- Le 22 Novembre 2024
Un rapport des Nations unies disait Khalid Batarfi en détention. Un organisme de recherche sur les leaders djihadistes et deux chefs de tribu affirment le contraire.
Le leader d'al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) semble être toujours actif, selon une vidéo récente le montrant, contrairement à ce que disait un rapport des Nations unies qui le disait en détention, ont affirmé jeudi 11 février le SITE Intelligence Group, un organisme qui traque les activités des leaders djihadistes et des suprémacistes blancs, ainsi que deux chefs de tribus. Khalid Batarfi, dit Abou Miqdad el-Kindi, chef pendant environ un an de cette branche d'al-Qaïda considérée comme particulièrement dangereuse, fait état de l'attaque des partisans de Donald Trump contre le Capitole intervenue le mois dernier, dans cette vidéo publiée mercredi. Sur ces images d'une durée d'une vingtaine de minutes, Batarfi affirme, faisant référence aux États-Unis, que l'attaque contre le Congrès par les partisans de l'ex-président américain n'est que «la pointe de l'iceberg de ce qui les attend, si Dieu le veut».
Un rapport rendu au Conseil de sécurité des Nations unies la semaine dernière affirme que Khalid Batarfi «a été arrêté en octobre au cours d'une opération à Gheïda (province de Mahra), qui a également entraîné le décès du commandant en second, Saad Atef el-Aoulaqi». Le document ne précisait pas par qui Batarfi a été capturé, ni ce qu'il est devenu depuis. Mais selon deux chefs de tribus dans la région d'Al-Bayda au centre du Yémen, où al-Qaïda est actif, il est fort probable que la personne arrêtée selon l'Onu soit un autre membre du groupe djihadiste.
Al-Qaïda dans la Pénisule arabique avait affirmé avoir nommé Batarfi, que l'on suppose âgé d'une quarantaine d'années, à sa tête en février 2020 après la mort de son prédécesseur Qassem al-Rimi suite à une frappe aérienne américaine au Yémen. Batarfi, considéré comme un terroriste international par les États-Unis depuis 2018, est apparu à de nombreuses reprises dans des vidéos, selon le SITE Intelligence Group, un groupe d'études sur les groupes extrémistes.
Créé en 2009, Aqpa est considéré par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau djihadiste. Elle a profité du chaos entraîné par la guerre en cours depuis 2014 au Yémen entre rebelles et pouvoir pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays. L'organisation a mené ces dernières années des attaques au Yémen tant contre les rebelles Houthis que contre les forces gouvernementales. Aqpa a aussi revendiqué des attaques aux États-Unis et en Europe, notamment celle du siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris en 2015, qui avait fait douze morts, et une fusillade qui avait fait trois morts en 2019 dans une base aéronavale américaine en Floride.
Depuis 2017, les États-Unis ont intensifié les attaques contre ce groupe. Selon des experts, le réseau a perdu aujourd'hui de son influence. Le conseiller à la sécurité nationale du président Biden a toutefois précisé que l'armée américaine allait continuer ses opérations ciblées contre Aqpa au Yémen.
Source : lefigaro