L'Allemagne a suspendu, lundi, et "jusqu'à nouvel ordre", l'expulsion de ressortissants iraniens vers leur pays, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire et de la répression violente des manifestations antigouvernementales."

Le ministre bavarois de l'Intérieur, Joachim Herrmann, a déclaré que les hauts responsables de la sécurité fédérale et régionale allemands étaient "d'accord" pour que les ressortissants iraniens ne soient plus expulsés vers leur pays pour le moment.

Ces déclarations exclusives ont été faites par Herrmann à l'agence de presse allemande (dpa), avant de présider une réunion périodique des hauts responsables de la sécurité en Allemagne, qui doit débuter ce mercredi.

Joachim Herrmann a déclaré que les responsables de la sécurité en Allemagne "ont convenu qu'en principe, il ne devrait pas y avoir d'expulsions jusqu'à nouvel ordre".

"Ce n'est que dans le cas de criminels dangereux et d'extrémistes que les autorités examineront si une expulsion est encore envisageable", a-t-il ajouté.

L'Iran connaît, depuis le 16 septembre dernier, un mouvement de protestation ininterrompu qui fait suite à la mort en garde à vue de la jeune Mahsa Amini (22 ans), trois jours après son arrestation par la "police des mœurs" chargée de surveiller le code vestimentaire des femmes.

L'incident a suscité une vive colère dans les milieux politiques et médiatiques iraniens, alors que des versions contradictoires des causes de la mort ont été avancées.

Le 22 novembre, l'Organisation iranienne des droits de l'homme (basée en Norvège) a annoncé, dans un communiqué, que 416 personnes avaient été tuées lors des manifestations que connaît le pays.