La force française Barkhane de nouveau accusée d’avoir tué des civils au Mali

La force Barkhane a affirmé pour sa part que la frappe menée jeudi à In Deliman (région de Gao) visait des terroristes.

Six jeunes ont été tués jeudi à Talataye dans le nord-est du Mali dans une frappe, décrite par la force Barkhane comme visant des terroristes. Les autorités locales affirment de leur côté qu'il s'agit de simples chasseurs tués alors qu'ils traquaient le gibier.

Une "frappe aérienne menée jeudi par un drone français dans la zone de Talataye précisément à Ag Ibnibateck, a ciblé des jeunes chasseurs « Idaksahak (une tribu de berbères pasteurs), âgés de 16 à 20 ans", a rapporté le journal local, Talataye Info.

Le journal malien qui a également publié les noms des victimes, a souligné qu’elles étaient "à bord de trois motos" et qu'elles n'étaient munies que d'un fusil de chasse.

En dehors des chasseurs tués, la frappe de la force française Barkhane a également causé la mort de "deux chamelles".

Dans un communiqué publié jeudi, la force Barkhane a annoncé avoir mené jeudi une frappe dans la localité de Talataye contre des terroristes sans faire des victimes civiles.

"La force Barkhane a mené une frappe neutralisant un groupe armée terroriste (GAT) à 60 Km au nord de In Deliman (région de Gao-ndlr)", a précisé la force française dans un communiqué sans toutefois livrer de bilan.

Ce n'est pas la première fois que les forces françaises déployées au Mali sont accusées de telles bavures.

Le 3 janvier dernier, des avions de la force française Barkhane ont mené des frappes dans le centre du Mali, tuant plusieurs dizaines de civils qui assistaient à un mariage, selon des témoins et des organisations de la société civile. Des accusations rejetées par la France qui a affirmé que ces frappes visaient des groupes de terroristes.

Aucune enquête n'a toutefois été menée ni par la France ni par Bamako pour élucider les circonstances de ces frappes.

Les faits entourant la frappe aérienne française du 3 janvier près de Bounti, dans le centre du Mali, ayant tué 19 civils lors d'un mariage selon les villageois, restent contestés, a estimé l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans une note publiée le 11 mars.

Le gouvernement français continue de s'opposer à l'ouverture d'une enquête sur cette attaque, a noté l'ONG.

"Malgré la pression exercée par certains parlementaires français, le Sénat et l'Assemblée nationale n'ont pas encore exigé l'examen des images classifiées prises par un drone peu avant l'attaque", a ajouté HRW estimant que la France devrait reconnaître le principe bien établi du droit humanitaire international, réaffirmé par la Cour européenne des droits de l'homme, selon lequel les États sont tenus d'enquêter sur les crimes de guerre présumés commis par leurs forces.

Source : AA

 

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