Burkina Faso : le couvre-feu prorogé de 90 jours dans la région de l’Est

Le couvre-feu instauré, depuis 2019, dans la région de l’Est du Burkina Faso pour faciliter les opérations militaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a été prorogé de 90 jours, allant du 23 novembre 2022 au 20 février 2023 inclus, de 00heure à 04 heures du matin sur toute l’étendue du territoire régional, a-t-on appris de source officielle.

Dans un communiqué le secrétaire général de la région de l’Est, Siaka Ouattara, a invité l'ensemble de la population au respect strict de cette mesure.

La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a déclaré samedi devant les députés que le Burkina Faso compte actuellement environ deux millions de déplacés internes et que le gouvernement veillera à la mise en place d’un plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, estimé à environ 240 milliards de francs CFA (plus de 300 millions de dollars).

Le chef du gouvernement a ajouté que le Burkina Faso s’est engagé à diversifier ses relations de partenariat et souhaitait une coopération "sincère et franche" dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

"Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires", a-t-il indiqué sans nommer un pays.

En réponse à une question d’un député sur la présence militaire française au Burkina Faso, le chef du gouvernement burkinabè avait indiqué que, ces derniers temps, son pays se passait du soutien des troupes françaises sur son sol dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Il a expliqué que l’armée française intervenait pour appuyer les soldats burkinabè sur demande des autorités burkinabè, mais que "ces derniers temps les autorités burkinabè s’en passent et préfèrent organiser la lutte avec leurs propres moyens pour la sauvegarde de notre souveraineté".

Dans la foulée, la France a annoncé, de son côté, qu’elle n’excluait pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso, selon son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au JDD (Journal du dimanche).

"Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales", a-t-il déclaré, alors que l’ambassade de France à Ouagadougou a notamment été ciblée vendredi dernier, par une manifestation visant à s’opposer à la présence française dans le pays.

Fin octobre, le gouvernement burkinabè a lancé le recrutement de 50 mille combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) pour épauler l’armée dans la lutte contre le terrorisme.

De la même section Afrique