RDC : plus de 188 000 personnes déplacées en 3 semaines, suite aux violences dans le Nord-Kivu

Les acteurs humanitaires en République démocratique du Congo ont annoncé qu’au moins 188 000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des affrontements le 20 octobre dernier, entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), a indiqué jeudi le Coordonnateur humanitaire dans le pays.

«Ces nouveaux déplacements portent à au moins 237 000 le nombre de personnes déplacées depuis mars lorsque les premiers affrontements ont éclaté. Ceux-ci ont également fait des victimes civiles, alors que des infrastructures civiles, telles que des structures de santé, qui sont des lieux protégés, ont aussi fait l’objet d’attaques », a indiqué le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis, dans un communiqué.

Près de 54 % des personnes déplacées vivent au sein de familles d’accueil, tandis que des milliers d’autres trouvent refuge dans des écoles, des hôpitaux, des églises et autres sites improvisés, d’après le même responsable.

Plus de 76 000 enfants ont vu leur scolarité interrompue. « Les affrontements de ces dernières semaines rendent encore plus pénible le quotidien de dizaines de milliers de personnes qui, depuis huit mois, paient un lourd tribut. Il est important que ces violences s’arrêtent afin que les civils puissent entamer un retour et reprendre le cours de leurs vies», a déclaré Lemarquis.

Il a ajouté que si l’aide humanitaire est primordiale pour sauver des vies et soulager les souffrances des populations affectées par les violences, « elle n’est toutefois pas la seule solution aux problèmes humanitaires, qui viendra du rétablissement de la sécurité et de la paix », selon le même texte.

Le responsable humanitaire a lancé un appel pour le respect des « droits de l’homme, le droit international humanitaire notamment la protection des civils et des infrastructures civiles, ainsi que les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance qui régissent l’action humanitaire ».

Cette crise se rajoute à une situation humanitaire déjà « très complexe et dégradée » dans plusieurs provinces congolaises, en particulier dans l’est du pays.

Dans la province voisine de l’Ituri, la persistance des violences, dont de nombreuses attaques sur des sites de personnes déplacées, a fragilisé de nombreux territoires, entraînant des mouvements massifs de populations.

Selon le bureau du coordonnateur humanitaire, les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu abritent, à elles seules, 64% des 5,7 millions de personnes déplacées internes dans le pays.

Elles abritent également le plus grand nombre d’acteurs humanitaires.

Source : AA

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