Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Les autorités de la République démocratique du Congo ont expulsé, mardi, la journaliste française Sonia Rolley, correspondante de l’agence Reuters après plusieurs années en tant qu’envoyée spéciale permanente de Radio France internationale (RFI) dans le pays.
Le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNDUH) dans le pays a exprimé ses inquiétudes dans un communiqué publié mercredi, qualifiant cette expulsion d’atteinte à la liberté de presse.
Le BCNDUH « s’inquiète de l’expulsion de Sonia Rolley, correspondante de Reuters en RDC. Invitée à se présenter à la direction générale de migration (DGM), elle a été brièvement détenue ce matin, puis conduite manu militari à l’aéroport pour quitter le pays », souligne le communiqué de l’organe relevant du haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
La Journaliste a été expulsée « alors qu’elle disposait d’un visa de séjour temporaire en attente de son accréditation. Le BCNDUH s’inquiète des conditions dans lesquelles cette expulsion a eu lieu et invite les autorités au respect des procédures en vigueur et à la protection des journalistes », indique le même texte.
L’office onusien note également les difficultés rencontrées par d’autres correspondants de la presse étrangère pour obtenir ou renouveler leurs accréditations et exercer leur métier librement dans le pays.
Il a encouragé les autorités à « maintenir un environnement sécurisé et propice à l’exercice de la liberté d’informer, éléments essentiels d’une société démocratique ».
Cette décision des autorités illustre le « climat dangereux » dans lequel évoluent les médias en RDC, a estimé Amnesty International dans un autre communiqué appelant les autorités congolaises à « revenir sur leur décision et à permettre à Sonia Rolley de continuer à faire son travail ».
Les autorités n’ont pas encore réagi à ces déclarations.
L’association des correspondants de la Presse internationale dans le pays (ACPI) s’est dite « scandalisée » après cette expulsion qu’elle considère comme une « grave atteinte à la liberté de presse ».
L’ONG s’est dite inquiète du « rétrécissement de l’espace démocratique en RDC surtout en ce qui concerne la liberté de presse ».
Par ailleurs, a indiqué l’organisation congolaise, « des correspondants des médias étrangers en RDC font l’objet des menaces et pressions des autorités et services de sécurité ou même des personnes se présentant comme proche du régime » de Kinshasa.
Depuis janvier, Journalistes en danger (JED), une ONG spécialisée dans la Défense des droits des journalistes, a documenté 124 atteintes à la liberté de la presse, y compris 1 journaliste tué, 2 kidnappés, 49 menacés et 35 arrêtés. La RDC occupe la 125e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) en 2022.