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- Le 22 Novembre 2024
Après une trêve hivernale, l'opposition bélarusse a appelé à des manifestations jeudi 25 mars pour tenter d'insuffler une seconde vie au grand mouvement de contestation de 2020, affaibli par la répression du régime d'Alexandre Loukachenko.
Le président de cette ex-république soviétique au pouvoir depuis 1994 a été confronté l'année dernière à des protestations d'une ampleur historique après sa réélection hautement controversée en août et dénoncée en Occident. Mais la contestation, qui a rassemblé jusqu'à 100.000 manifestants pacifiques plusieurs dimanche d'affilé à son apogée, a été progressivement étouffée à coups d'arrestations massives, de violences ayant fait au moins quatre morts, et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.
Début février, Alexandre Loukachenko, 66 ans, a ainsi assuré avoir triomphé du «Blitzkrieg» fomenté, selon lui, par l'opposition qu'il dénonce comme le suppôt des Occidentaux. La principale opposante bélarusse, Svetlana Tikhanovksaïa, en exil en Lituanie, a néanmoins appelé ses concitoyens à se mobiliser jeudi après un hiver marqué par la répression, malgré les sanctions européennes et américaines contre le régime. Ce dernier se targue du soutien de Moscou. «Le monde entier croit en vous», a-t-elle proclamé sur sa messagerie Telegram, appelant chaque Bélarusse «à croire en soi» et à aller «manifester au printemps».
Tous les 25 mars, l'opposition commémore le «Jour de la liberté» en référence à la déclaration d'un Etat bélarusse indépendant en 1918, renversé quelques mois plus tard par les bolchéviques qui y ont ensuite créé une république soviétique. A Minsk, la capitale, et dans d'autres villes, les forces de l'ordre ont déjà annoncé que les rassemblements seront interdits et les manifestants s'exposeront donc à des arrestations. La semaine dernière, un vice-ministre de l'Intérieur, Nikolaï Karpenkov, a lui affirmé être certain que seules «quelques dizaines» de personnes participeront à ces actions.
A l'été et à l'automne derniers, les marches demandant le départ d'Alexandre Loukachenko rassemblaient chaque week-end des dizaines de milliers de personnes, avant de faiblir face à la pression policière. Les protestataires avaient ensuite changé de tactique et opté un temps pour des petits rassemblements dispersés, ou des veillés dans des cours d'immeuble. «Beaucoup de gens ne prennent plus de risques, même s'ils veulent très fort des changements. Car ils comprennent que le prix peut être trop élevé», note le politologue Alexandre Klaskovski, du centre de réflexion Belapan.
En parallèle, les tribunaux travaillent à plein régime lors de procès de manifestants ou des journalistes, souvent accusés d'avoir organisé des «troubles massifs» ou d'avoir commis des «violences» contre la police. Mi-mars, le parquet général du pays a ainsi indiqué que plus de 400 personnes avaient été condamnées dans ce cadre. Jusqu'ici, la peine la plus sévère infligée a été de 10 ans de prison, selon des défenseurs bélarusses des droits humains. Les principaux opposants ont, eux, été emprisonnés ou contraints à l'exil, à l'instar de Mme Tikhanovskaïa.
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a réclamé mercredi des «élections libres et régulières» au Bélarus et appelé la Haute-Commissaire aux droits de l'Homme à enquêter sur les abus commis dans ce pays. Jusqu'à présent, Alexandre Loukachenko n'a donné aucun signe d'ouverture, se bornant à évoquer de vagues réformes constitutionnelles, sans fixer toutefois de calendrier exact ou détailler le contenu de telles réformes.
Source : Le Figaro