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Le chef de l’Etat s’exprimera sur le pillage de l’argent public lorsque son prédécesseur, Jacob Zuma, était au pouvoir.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte anticorruption un cheval de bataille, témoignera en avril devant la commission chargée d’enquêter sur le pillage de l’argent public lorsque son prédécesseur, Jacob Zuma, était au pouvoir, a annoncé mercredi 24 mars cette commission.
Le chef d’Etat est convoqué pendant quatre jours, les 22, 23, 28 et 29 avril, a précisé le président de la commission, le juge Raymond Zondo, lors d’une audience retransmise à la télévision. « Le président a indiqué qu’il serait prêt à témoigner et être interrogé sur toutes les questions faisant l’objet d’une enquête de la commission », a-t-il déclaré.
Cyril Ramaphosa témoignera en sa qualité de dirigeant du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), ainsi qu’en tant que président et ancien vice-président du pays (2014-2018). Confirmant sa présence, la présidence a rappelé dans un communiqué que M. Ramaphosa avait à de nombreuses reprises « exprimé sa volonté de témoigner ».
Des dizaines de ministres ou anciens ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires ont déjà été entendus, déballant au grand jour le linge sale de l’ère Zuma (2009-2018). Depuis la création de la commission en 2018, M. Zuma multiplie les manœuvres pour éviter de témoigner, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence.
En février, après un énième faux bond, la commission a réclamé deux ans de prison à l’encontre de l’ex-président sud-africain pour refus de témoigner auprès de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays. Cette requête sera examinée jeudi.
Début mars, les hauts dirigeants de l’ANC se sont entretenus avec M. Zuma, pendant plusieurs heures en ligne, sur son refus de témoigner. Le parti a récemment affirmé que tous ses membres doivent collaborer avec la commission anticorruption.
Englué dans les scandales, l’ancien président avait été poussé à la démission en 2018. Il n’a témoigné qu’une seule fois devant la commission, en juillet 2019. Il avait rapidement claqué la porte, s’offusquant d’être traité comme un « accusé ».
Source : Le Monde avec AFP