Le gazoduc d'Irun, qui transporte du gaz naturel entre l'Espagne et la France, a été mis en service mardi avec une capacité augmentée de 66 %.

L'accroissement de sa capacité de 1,5 milliard de mètres cubes à 3,5 milliards de mètres cubes, selon un communiqué d'Enagas, le gestionnaire de réseau de transport espagnol, publié le 28 octobre.

Cette augmentation représente une hausse de 18 % de la capacité d'exportation par gazoduc de l'Espagne vers la France ainsi que le reste de l'Europe du Nord.

Cette accroissement de la capacité coïncide avec le début de la saison de chauffage hivernale et vise à renforcer le réseau gazier européen face à la menace russe de couper l'approvisionnement en gaz.

Selon Enagas, l'expansion fait partie des mesures de solidarité mises en place par l'Espagne avec l'Europe.

Du fait de son isolement relatif du reste de l'infrastructure gazière européenne depuis des années, l'Espagne a construit un grand nombre d'installations de liquéfaction de gaz naturel.

L'Espagne abrite 45% de la capacité de stockage de gaz naturel liquéfié(GNL) de l'Union européenne (UE), selon Enagas, ce qui pourrait s'avérer essentiel alors que le bloc européen réduit sa dépendance au gaz russe.

Au cours des huit premiers mois de 2022, les exportations espagnoles de gaz naturel vers la France ont augmenté de 137 % par rapport à la même période en 2021, selon la Cores, l'entité espagnole chargée de maintenir les réserves de pétrole et de gaz.

Cependant, les connexions encore limitées de l'Espagne au réseau gazier européen restent un goulot d'étranglement, limitant le transport de l'abondante capacité gazière espagnole vers le reste du bloc.

Alors que l'Espagne et le Portugal avaient préconisé de terminer la construction du gazoduc MidCat, qui constituerait un troisième gazoduc reliant la France et l'Espagne, le projet a été abandonné il y a moins de deux semaines, suite à une réaction française peu enthousiaste.

Au lieu de cela, les trois pays ont convenu de construire un pipeline sous-marin reliant Barcelone et Marseille. Selon le ministre espagnol de l'Environnement, le nouveau gazoduc ne sera pas opérationnel avant au moins quatre ou cinq ans.

Dans cet intervalle, l'augmentation de la capacité du gazoduc d'Irun (qui part de la ville espagnole du même nom) renforce la sécurité énergétique française et européenne, tandis que l'Espagne continuera à réexporter du GNL par voie maritime.

L'Espagne s'est également engagée à augmenter les infrastructures du port de Barcelone afin d'augmenter sa capacité d'exportation de GNL vers l'Italie par bateau.

"Afin de répondre aux besoins en gaz de la population et de nos industries sur le long terme, nous pensons qu'il est essentiel de construire un réseau gazier flexible et résilient, capable de tirer le meilleur parti de toutes les infrastructures présentes en Europe", a indiqué Dominique Mockly, PDG de l'opérateur français Teréga dans une déclaration relative à l'extension du gazoduc d'Irun.

Source : AA