Le président libanais Michel Aoun a signé, dimanche, un décret "acceptant la démission" du gouvernement intérimaire du pays, un jour avant l'expiration de son mandat, sans successeur désigné.

"En vertu des pouvoirs que me confère la Constitution, j'ai adressé ce matin une lettre à la Chambre des représentants et j'ai signé le décret de démission du gouvernement ", a déclaré Michel Aoun dans un discours prononcé au palais présidentiel de Baabda, à Beyrouth.

Le mandat de six ans du Président Aoun doit expirer le 31 octobre, alors que les députés ne sont toujours pas parvenus à s'entendre sur le choix d'un nouveau président.

Au Liban, le président ne peut accomplir qu'un seul mandat de six ans. Selon la Constitution, c’est au gouvernement libanais que revient la responsabilité d’assumer les pouvoirs du président du pays, en cas d'échec de l'élection d'un nouveau chef de l'État.

Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a pour sa part déclaré que son gouvernement continuerait à exercer ses fonctions dans le respect de la Constitution.

"Le gouvernement continuera à remplir toutes ses fonctions constitutionnelles, y compris la conduite des affaires conformément aux dispositions de la Constitution libanaise [...], à moins que le Parlement émette un avis différent", a déclaré Mikati dans une lettre adressée au président du Parlement, Nabih Berri.

Mikati a ajouté que la lettre d'Aoun sur la démission du gouvernement "n'a aucune valeur constitutionnelle".

Les observateurs préviennent néanmoins que le Liban pourrait sombrer dans le "chaos constitutionnel", le gouvernement de Najib Mikati n'ayant aucune autorité pour gouverner puisqu'il n'était qu'intérimaire.

Source : AA